Les débuts de l’implantation Européenne
Les débuts de l'implantation Européenne |
Pendant le XVIe siècle et le début du XVIIe siècle, l'île Saint-Laurent ne servit que de rade de ravitaillement non seulement pour les marins portugais mais aussi pour leurs rivaux, les Hollandais, les Anglais et les Français. Mais les rapports entre les Européens et les Malgaches ne furent pas toujours pacifiques et, chassés par les autochtones, les Hollandais ne réussirent pas à créer des établissements durables; ils se contentèrent de faire du commerce entre l’Europe et les Indes, avant de préférer la colonie du Cap où ils s'implantèrent au XVIIe siècle. Les Anglais, venus plus tard au milieu XVIIe siècle, ne réussirent pas davantage à s'installer à Saint-Augustin et à Nosy Be. Il fallut attendre le milieu du XVIIe siècle pour voir les Français s'établir à Fort-Dauphin au sud de l’île.
En 1642, Jacques de Pronis, commis de la Compagnie française de l'Orient fondée par le cardinal de Richelieu (ministre de Louis XIII), s'installa avec quelques Français au sud-est de l'île. De Pronis était officiellement chargé de «prendre possession de l'Île, de fonder des habilitations et de pratiquer la traite» (commerce). L’année suivante, sur l'ordre de Richelieu, il fonda en l'honneur du futur roi Louis XIV Fort-Dauphin qui devint ainsi une escale importante sur la route des Indes. En 1649, Étienne de Flacourt, envoyé par la Compagnie de l'Orient à Fort-Dauphin pour rétablir l'ordre à Madagascar, renvoya Jacques de Pronis en France. Ce dernier avait choqué les autochtones en vendant des esclaves aux Hollandais établis dans l'île Maurice. Étienne de Flacourt, qui avait reçu le titre de «commandant général de l'île de Madagascar», séjourna sur l’île jusqu’en 1655. Il publia en 1658 une Histoire de la Grande Ile de Madagascar, comprenant aussi un dictionnaire de 3500 mots malgaches: cet ouvrage demeurera pendant deux siècles la source principale des connaissances sur Madagascar et ses habitants.
La colonie de Madagascar, dont l’île était appelée île Dauphine, périclita après le départ d’Étienne de Flacourt en 1655, car ses successeurs n’eurent pas sa valeur. La nouvelle Compagnie des Indes orientales fit moins de profit, les navires vinrent plus rarement et les colons se découragèrent; la Compagnie des Indes orientales se tourna alors vers l'Inde et se désintéressa de l'établissement de Madagascar. Des missionnaires furent envoyés afin de convertir au catholicisme les populations voisines de Fort-Dauphin; ils rédigèrent un catéchisme bilingue et un dictionnaire de la langue malgache, instituèrent un petit séminaire et envoyèrent en France quelques jeunes Malgaches pour parachever leur éducation. Après le massacre de la garnison de Fort-Dauphin en 1674 par les populations locales, les 63 survivants français s'embarquèrent pour l'île Bourbon (l’actuelle île de La Réunion) alors déserte. Par la suite, les gouverneurs de Bourbon utilisèrent Madagascar comme réserve d’esclaves pour leur île. Pour leur part, les pirates, surtout des Français, des Anglais et des Américains, utilisèrent l'île comme base pour leurs expéditions et leurs prises dans l'océan Indien.
Avec l’abandon de Madagascar, l’effort français dans l’océan Indien fut reporté sur l’île Bourbon (La Réunion), qui avait reçu les derniers colons de Fort-Dauphin et des apports nouveaux, soit des Français et des esclaves malgaches. L’île Maurice, abandonnée par les Hollandais en 1712, fut occupée par les colons de Bourbon en 1721; l’île Rodrigues fut peuplée plus tard. Par la suite, les Seychelles devinrent aussi des îles françaises. À partir de 1720, le café d’Arabie fut introduit à Bourbon et en fit bientôt la fortune. Pour se livrer à cette culture, il fallait un ravitaillement en vivres (riz, bœufs, etc.) et en main-d’œuvre (esclaves). La Grande Île, toute proche, réapparut comme le fournisseur idéal. De là vint l’idée pour les Français d’y refaire du commerce.
La colonisation française ne reprit qu'après le traité de Paris de 1763 (alors que les îles Maurice, Rodrigue ainsi que les Seychelles étaient devenues anglaises), sous la tutelle de Louis XV, puis de Louis XVI, et fut poursuivie, après la Révolution française, par Napoléon. Des comptoirs furent rétablis sur la côte est, et un gouverneur fut nommé à Tamatave (centre-nord). Celui-ci dut commencer par combattre les Hova (Merina) qui, alors dominés par les Sakalava et forts de l'appui des Anglais, prétendaient s'approprier l'île entière. Les Sakalava furent vaincus et se virent, en 1840, contraints de placer sous le protectorat français les deux seuls territoires qui leur appartenaient encore: les îles de Mayotte (Comores) et de Nosy-Be (nord-ouest de Madagascar).
La colonisation Française en Madagascar
Général Gallieni |
La colonie de Madagascar, dont l’île était appelée île Dauphine, périclita après le départ d’Étienne de Flacourt en 1655, car ses successeurs n’eurent pas sa valeur. La nouvelle Compagnie des Indes orientales fit moins de profit, les navires vinrent plus rarement et les colons se découragèrent; la Compagnie des Indes orientales se tourna alors vers l'Inde et se désintéressa de l'établissement de Madagascar. Des missionnaires furent envoyés afin de convertir au catholicisme les populations voisines de Fort-Dauphin; ils rédigèrent un catéchisme bilingue et un dictionnaire de la langue malgache, instituèrent un petit séminaire et envoyèrent en France quelques jeunes Malgaches pour parachever leur éducation. Après le massacre de la garnison de Fort-Dauphin en 1674 par les populations locales, les 63 survivants français s'embarquèrent pour l'île Bourbon (l’actuelle île de La Réunion) alors déserte. Par la suite, les gouverneurs de Bourbon utilisèrent Madagascar comme réserve d’esclaves pour leur île. Pour leur part, les pirates, surtout des Français, des Anglais et des Américains, utilisèrent l'île comme base pour leurs expéditions et leurs prises dans l'océan Indien.
Avec l’abandon de Madagascar, l’effort français dans l’océan Indien fut reporté sur l’île Bourbon (La Réunion), qui avait reçu les derniers colons de Fort-Dauphin et des apports nouveaux, soit des Français et des esclaves malgaches. L’île Maurice, abandonnée par les Hollandais en 1712, fut occupée par les colons de Bourbon en 1721; l’île Rodrigues fut peuplée plus tard. Par la suite, les Seychelles devinrent aussi des îles françaises. À partir de 1720, le café d’Arabie fut introduit à Bourbon et en fit bientôt la fortune. Pour se livrer à cette culture, il fallait un ravitaillement en vivres (riz, bœufs, etc.) et en main-d’œuvre (esclaves). La Grande Île, toute proche, réapparut comme le fournisseur idéal. De là vint l’idée pour les Français d’y refaire du commerce.
La colonisation française ne reprit qu'après le traité de Paris de 1763 (alors que les îles Maurice, Rodrigue ainsi que les Seychelles étaient devenues anglaises), sous la tutelle de Louis XV, puis de Louis XVI, et fut poursuivie, après la Révolution française, par Napoléon. Des comptoirs furent rétablis sur la côte est, et un gouverneur fut nommé à Tamatave (centre-nord). Celui-ci dut commencer par combattre les Hova (Merina) qui, alors dominés par les Sakalava et forts de l'appui des Anglais, prétendaient s'approprier l'île entière. Les Sakalava furent vaincus et se virent, en 1840, contraints de placer sous le protectorat français les deux seuls territoires qui leur appartenaient encore: les îles de Mayotte (Comores) et de Nosy-Be (nord-ouest de Madagascar).
La tutelle française (1896)
En 1896, le Parlement français vota l'annexion de Madagascar en tant que colonie. Doté des pleins pouvoirs civils et militaires, le Général Gallieni entreprit d'organiser le pays en créant des cadres administratifs et une justice autochtones, en instituant un enseignement laïc chargé de promouvoir la langue française devenue obligatoire et en faisant lever de lourds impôts. La ville de Diego-Suerez, dans le Nord, devint la plus importante base navale française de cette région de l’océan Indien et protégeait ainsi la route de l'Indochine. L’île attira les planteurs et les compagnies européennes, mais la dépossession des terres autochtones et l’imposition du code de l’indigène ravivèrent le nationalisme malgache.
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